Il n'y a pas de profil type de femme maltraitée ni de réaction type.
Négation de la violence : elle refuse d'admettre qu'il y a un problème et considère les scènes de violence comme des accidents.
Culpabilité : ayant appris à se conformer à son rôle de dévouement et de compréhension, elle cherche d'abord à comprendre pourquoi elle est victime de ces violences, ce qu'elle a fait pour mériter ça. Elle se croit responsable et se sent coupable. C'est un moyen de se dire qu'elle peut changer les choses. De plus, son partenaire lui dit que c'est elle la coupable et se déresponsabilise ainsi, son entourage (famille, amis, institutions, professionnels) lui dit parfois aussi qu'elle est responsable. Les femmes qui ont été victimes de violence dans l'enfance se culpabilise plus vite.
Emprise : si elle reste sous l'emprise de son agresseur, ce n'est pas parce qu'elle aime ça mais parce qu'elle est prise au piège. Elle vit dans la peur, est dévalorisée par l'agresseur et parfois par son entourage. Du fait de son isolement, elle se sent abandonnée et se croit incapable de s'en sortir. Elle a du mal à réaliser que la situation ne changera que si elle part. Plusieurs raisons font qu'elle reste sous l'emprise de l'homme :
Elle a perdu toute estime de soi ;
Elle a aimé ou aime encore cet homme ;
Elle pense pouvoir changer la situation et modifier le comportement de son conjoint ;
Elle ne veut pas priver les enfants de leur père et veut préserver l'unité familiale ;
Elle subit des pressions extérieures et/ou la réprobation de son entourage ;
Elle est isolée et a très peu d'opportunités pour trouver de l'aide ;
Elle a peur de la misère et des obstacles matériels à surmonter (hébergement, emploi, nouveau logement) ;
Elle n'a pas les ressources physiques et psychologiques nécessaires pour entreprendre des démarches ;
Elle est menacée et a peur des représailles sur elle-même ou ses enfants ;
Elle méconnaît ses droits et se montre réticente à affronter les institutions et l'appareil judiciaire.
Elle reste et tente de se conformer aux attentes de son mari pour éviter de nouveaux accès de violence.
Prise de conscience et engagement dans une nouvelle vie : Lorsqu'elle comprend que son conjoint ne changera pas, elle peut prendre la décision de bâtir une nouvelle vie :
Si elle ne peut pas partir, elle peut tenter de renverser le rapport de force et mettre en place des stratégies.
Elle peut partir pour bâtir une nouvelle vie. Parfois le départ du domicile est la seule issue face au danger.
Pour rompre le processus de violence il faut que la victime en comprenne les mécanismes. Si c'est l'homme qui enclenche la violence, c'est malheureusement souvent à la femme de fuir pour la stopper.